Ces gamers ne sont pas en colère à cause d'un cul ou de son absence. Ils sont en colère parce que c'est cette colère qui leur permet d'exister en ligne. Ils ont besoin de punching-balls pour faire des tweets rageurs, signer des pétitions absurdes, réagir dans des vidéos YouTube qui suintent la haine. Ils nous accusent de refuser le débat, mais ne se demandent jamais s'ils sont assez intéressants pour qu'on discute avec eux. Ils ont peur des réflexions nuancées, qu'une plus grande variété de personnes parlent de jeux vidéo, que les médias qui leur sont dédiés, qu'ils exècrent de toute manière, changent ou meurent à petit feu. Ils hurlent parce qu'ils veulent tout posséder, les femmes virtuelles, l'industrie, ce sentiment de puissance qu'ils ont brièvement ressenti il y a dix ans, cette fameuse identité de gamer, qu'on pourrait très bien, un jour, leur reprendre. On peut réfléchir aux jeux vidéo et les aimer sans eux. On peut être des gamers sans eux.
Excellent paragraphe